Valentine Hugo, thème astrologique Archives & papiers divers Auteur André Breton Personne citée Valentine Hugo

Thème astrologique de Valentine Hugo par André Breton, datant environ de 1930.
Il faudrait une compétence que nous n’avons pas pour entreprendre le commentaire de ce thème astral de Max Ernst, qu’on peut dater des environs de 1930 ; nous laissons au lecteur le plaisir de s’égarer dans les fragments interprétatifs glissés à sa suite, et qui composent une manière de portrait – ressemblant, pas ressemblant, peu nous importe.
Notons plutôt qu’il représente avec les autres thèmes astraux une des pièces majeures des archives Breton, pour une raison toute simple : il a fallu attendre 2003 pour le retrouver, et prouver ainsi que l’intérêt de Breton pour l’astrologie avait pu prendre une forme plus engagée que celles qu’on lui connaissait jusqu’alors. Connaître le destin des hommes : on voit apparaître cet horizon dès les « sommeils » de 1922, quand Desnos, encouragé par les questions répétées de ses amis, se livre à des prédictions pour la plupart peu fondées en méthode.
La Lettre aux voyantes de 1925 voit Breton s’engager plus avant dans la découverte d’une culture plus méthodique, précisément, cette méthode pût-elle paraître peu crédible pour un esprit moderne. Mais ne s’agit-il pas, dès le Manifeste de 1924, de rompre avec l’esprit scientifique, dont les apories et les insuffisances sont par trop manifestes ? L’astrologie et plus largement la tradition alchimique, dès lors, s’imposent comme une culture alternative, de la même façon que le mythe : non pas forcément une croyance à laquelle on serait sommé d’adhérer, mais un autre moyen de voir, une façon hétérodoxe et potentiellement riche de découvertes d’approcher les énigmes du monde.
Breton s’intéresse ainsi peu à peu aux pratiques méprisées des chiromanciennes, voyantes et autres astrologues. Officiellement, il ne s’agira jamais pour lui que de visiter les croyances des autres ; ces thèmes astraux prouvent cependant que de l’intérêt intellectuel à la croyance, il a pu être tenté de franchir le pas. S’ils sont restés discrètement classés dans ses archives personnelles, c’est sans doute qu’il ne s’est jamais durablement installé dans cette croyance, vécue plutôt comme tentation que comme une foi.