La méthode de travail de Pilar Cossio est en prise directe avec le rigueur, la sensation, le geste, le dérèglement de tous les sens. Le pensée.
Effacer, couper, brouiller, coller, instaler, efface toute conception disons « régulière » de l’art.
Il faut dissoudre l’auteur et laisser l’œuvre.
La dissolution de l’auteur passe en premier lieu par un brouillage des cultures et langages qui l’habitent, l’espagnole, l’italienne, l’anglaise, la française ….
La magie va transformer son Art comme elle a bouleversé sa vie.
Les multiples interventions couvrent la feuille sur toute sa surface, de couleurs, de traces, de formes aux contours bien définis.
L’impression reçue est de condensation, de consistance, et aussi de force.
Sans doute par ce que Pilar Cossio décline les êtres, les choses, les objets, dans la lumière du jour ou de la nuit qu’elle m’habite.
Le « chez elle » ou le « chez moi » sont des variantes,
Comme si l’on s’était approché encore plus près, comme si la présence n’avait plus besoin de plumes, de photographies, de coquillages, de chaussures …
Alors elle se fait voir tel qu’elle est. Elle vient dans la coulure du visible sans rien autour.
Nous découvrons par son travail que nous sommes partout hors de chez nous, que « chez nous », ça n’existe pas.
Il y a une vérité et une mélancolie dans ce travail, c’est ce que nous n’avions jamais vu, ce qui se retire sans fin devant nos yeux.
Avec Pilar Cossio, nous sommes partout dans le pays de notre choix.
Georges Benero – Floride. Paris
ready-made/sculpture ©PILAR COSSIO