La contrabasse, les rêves et le château de Cantabrie- Furio di Castri. 2010

LA CONTREBASSE, les rêves et le château de Cantabrie.

La dernière fois que j’ai vu Pilar, c’était dans un petit château de Cantabrie. Un paysage immense et sauvage, interrompu uniquement par les cloches des vaches et les rafales de vent.

J’essayais alors de mettre une voix et un battement aux oeuvres de Pilar. Nous passions les journées entières à déplacer des divans, des perruques, des filets, des miroirs et des tableaux dans un grand salon en bois et en pierre, immergés dans les mantras bouddhistes et dans les arias de Maria Callas. A la nuit tombante, nous nous réfugiions dans une petite auberge de montagne et mangions des têtes d’agneau avec des haricots.

Nous avons toujours pensé que musique et art sont absolument complémentaires. Et que ce qui manque à l’un, l’autre l’a. La musique finit toujours par suggérer images et couleurs.

Et les images, à leur tour, finissent par évoquer des sons et des rythmes, malgré le fait que pour le public les résultats sont très souvent bien différents de ce que prétendait l’artiste.

C’est ainsi que, après tant d’années de concerts dans des galeries d’art et des lieux de toutes sortes, Pilar et moi, en 2008, avons travaillé ensemble fondus en une seule âme, dans les sons et dans les signes, en harmonie avec les murs de pierre et avec le bois des poutres qui nous accueillaient et nous dominaient.

A leur arrivée le jour du vernissage, il se peut que les visiteurs n’aient pas bien pris conscience au début de quoi il s’agissait, – pour comprendre le message d’une oeuvre il faut du temps et du silence… – mais les pierres des murailles étaient contentes.

Argueso installation / Con Furio di Castri 2009

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De Pilar, j’ai connu plusieurs époques, celle des trains, celle des rhinocéros, celle des tulles ou celle des chaussures. Dans le château elle était dans la période de la lumière. Maintenant c’est l’époque du rêve.

J’aimerais avoir aussi une période de rhinocéros et une période de lumières (et non pas de tulle … parce que cela ne s’adapterait pas à moi) ni de trains, ni de chaussures parce que j’en ai utilisés pas mal. Qui sait alors quelle musique pourrait naître de ma contrebasse ….

Furio di Castri

Musicien de Jazz, Turín, Italie 15-3-2010

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